Les aéroports du Canada considèrent le plan annoncé pour le secteur aérien comme une première étape

OTTAWA, le 3 décembre 2020 — Les aéroports du Canada sont prêts à travailler avec le gouvernement fédéral pour mettre en œuvre les mesures d’intervention annoncées pour le secteur aérien dans l’Énoncé économique d’automne du 30 novembre. Pour le Conseil des aéroports du Canada (CAC), il s’agit d’une première étape positive.

« Même s’il est bon de voir le secteur aérien recevoir une attention directe dans l’Énoncé économique d’automne, ce qui a été annoncé lundi semble être bien en deçà de ce que les aéroports du Canada et nos partenaires de l’industrie ont besoin pour se remettre de la COVID-19 », a déclaré le président du CAC, Daniel-Robert Gooch. « Nous cherchons à obtenir plus de détails sur ce qui a été annoncé, mais nous savons qu’il en faudra davantage pour garantir que les aéroports soient en mesure de passer à travers la période difficile qui nous attend. »

Même si le gouvernement a annoncé des mesures pour soutenir les aéroports et le service aérien régional, le Conseil des aéroports du Canada craint que les problèmes majeurs n’aient pas encore tous été abordés, notamment les plans fédéraux pour effectuer des tests sérologiques dans les aéroports.

« À l’heure actuelle, notre priorité est de restaurer la confiance des consommateurs et d’ouvrir la voie à des voyages aériens sûrs à temps pour l’été prochain », a précisé M. Gooch. « Pour cela, il faut effectuer des tests sérologiques dans les aéroports et des façons de réduire les mises en quarantaine. Nous avons trois ou quatre mois pour y parvenir si nous voulons que le Canada participe à la reprise du tourisme mondial que nous espérons voir démarrer dans d’autres pays de l’hémisphère Nord l’été prochain. Il n’est pas réaliste d’attendre que les Canadiens et les voyageurs internationaux soient vaccinés : cela pourrait prendre des années avant que certaines régions du monde soient immunisées. »

L’aviation a été un des secteurs les plus durement touchés par la pandémie, le trafic des passagers n’ayant atteint que de 10 à 15 p. cent de ce qu’il était en 2019. Contrairement à de nombreux autres pays, la plupart des aéroports canadiens ne sont pas subventionnés par le gouvernement. Avec peu de passagers et peu de revenus, le système est en panne. L’emploi dans l’ensemble du secteur a été réduit de 50 p. cent ou plus. Bien que les aéroports restent ouverts pour soutenir les déplacements réguliers des travailleurs essentiels comme le personnel infirmier, les envois de nourriture, les ambulances aériennes, la suppression des incendies de forêt et d’autres services essentiels, les revenus qui soutiennent ces services proviennent des passagers.

L’Énoncé économique d’automne prévoit des reports et l’exonération des paiements de loyer pour 22 aéroports, mais il s’agit principalement d’une année où les faibles revenus signifient que la plupart de ces aéroports n’auraient pas payé de loyer en 2021. Calculé comme une redevance sur les revenus, le loyer aéroportuaire sert de dividendes que les administrations aéroportuaires versent au gouvernement fédéral, qui continue de posséder ces actifs communautaires. Après 10 mois de pertes financières importantes, plusieurs années d’exonération de loyer seront nécessaires pour que ces aéroports mettent un terme à la situation financière précaire dans laquelle ils se trouvent.

Les collectivités canadiennes fortes ont besoin d’aéroports canadiens solides, et elles ressentent la douleur. Au mois de juin, Air Canada a suspendu ses vols vers 30 collectivités canadiennes et, en octobre, WestJet a éliminé son service vers quatre villes du Canada atlantique. Sans intervention gouvernementale, il pourrait y avoir d’autres annulations de liaisons et certaines collectivités craignent qu’il soit difficile de ramener le service aérien.

« La suspension des liaisons aériennes n’affecte pas seulement la capacité des gens à voyager, mais elle a aussi de graves répercussions sur le tourisme et le commerce à l’arrivée », a déclaré M. Gooch. « Les effets pourraient se faire sentir pendant des années après que les Canadiens soient prêts à voyager à nouveau en grand nombre. »

« Le défi a été de convaincre très tôt le gouvernement que le secteur aérien avait besoin de ses propres mesures d’aide, en plus de ce qui a été fait pour les entreprises en général », a-t-il poursuivi. « Il a fallu un effort de l’ensemble de l’industrie pour que le gouvernement voie les choses de la même manière. Nous sommes reconnaissants des efforts de nos partenaires de l’industrie, y compris les transporteurs aériens, les travailleurs du secteur aérien et les députés pour attirer l’attention sur l’urgence de la situation. »

Dans les mois qui ont précédé cette annonce, le Conseil des aéroports du Canada a formulé des recommandations au gouvernement fédéral, dont en voici quelques-unes :

  • mettre en œuvre un programme de tests sérologiques rapides cohérent au niveau national et harmonisé au niveau mondial dans les aéroports afin de réduire ou d’éliminer les restrictions de quarantaine et de rétablir la confiance des consommateurs dans le transport aérien ;
  • prolonger un moratoire de plusieurs années sur les loyers dans les huit aéroports les plus fréquentés jusqu’à la reprise des activités ;
  • supprimer le loyer des 14 petits aéroports, qui n’ont d’ailleurs jamais généré plus de 15 millions de dollars de revenus publics ;
  • fournir des prêts sans intérêts ou un soutien opérationnel direct aux aéroports ;
  • augmenter le financement annuel du Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires (PAIA) pour les très petits aéroports à 95 millions de dollars pendant au moins cinq ans ; et
  • fournir un nouveau financement pour les infrastructures liées à la sûreté et à la sécurité dans les aéroports non admissibles au PAIA, afin de maintenir des infrastructures sûres, payer les adaptations nécessaires en raison de la COVID-19 et mettre en œuvre de nouvelles réglementations fédérales dont le coût devrait dépasser 350 millions de dollars.

L’Énoncé économique de l’automne comprenait des augmentations du financement du PAIA et un financement de 500 millions de dollars pour les infrastructures liées à la sûreté, à la sécurité et aux transits, ce qui constitue une évolution positive pour les aéroports qui sont en mesure d’assumer leur part de l’investissement financier que ces programmes nécessiteront.

« Je pense qu’à ce stade, il est juste de dire que les aéroports ont reçu une partie, mais pas la totalité de ce dont ils ont besoin », a conclu M. Gooch. « En temps normal, cela aurait peut-être été suffisant, mais ce ne sont pas des temps normaux.  Nous devons encore nous assurer que le gouvernement apporte un soutien significatif aux aéroports afin de fournir aux Canadiens la mobilité et l’accès aux biens et services essentiels. »

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 À propos du Conseil des aéroports du Canada

Le Conseil des aéroports du Canada (CAC), une division de l’Airports Council International-North America (ACI-NA), est le porte-parole des aéroports du Canada. Ses 53 membres représentent plus de 100 aéroports, dont tous les aéroports privés du Réseau national des aéroports (NAS) et de nombreux aéroports municipaux du Canada.

Avant la pandémie, les aéroports du Canada soutenaient près de 200 000 emplois, générant 13 milliards de dollars de salaires et 7 milliards de dollars d’impôts aux gouvernements municipal, provincial et fédéral. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec:

Debra Ward

Conseil des aéroports du Canada

613 274 0691 ou 613 850 9118

debra.ward@cacairports.ca