Le Conseil des aéroports souligne le premier anniversaire de la fermeture de la frontière canado-américaine aux voyages non essentiels La réouverture des frontières internationales doit tenir compte de la vitalité des aéroports  

WASHINGTON et OTTAWA – Airports Council International – North America (ACI-NA), soit l’association représentant les aéroports commerciaux aux États-Unis et au Canada, a souligné aujourd’hui le premier anniversaire de la décision de fermer la frontière canado-américaine aux voyages non essentiels, afin d’enrayer la propagation de la COVID-19.

 

Il y a un an cette semaine, les gouvernements de par le monde ont imposé des restrictions sur les voyages afin de limiter la propagation de la COVID-19. À l’époque, nous avions salué le leadership dont ont fait preuve les gouvernements du Canada et des États-Unis, qui avaient dû prendre cette décision difficile, mais nécessaire afin de prioriser la santé et la sécurité des citoyens des deux pays. Or, le temps est désormais venu de réfléchir aux façons dont nous pourrons procéder à une réouverture sécuritaire de la frontière canado-américaine.

 

Assurer la santé, la sûreté et la sécurité des voyageurs et du personnel des aéroports demeure une priorité pour les aéroports des deux côtés de la frontière. Depuis de début de la pandémie, les aéroports canadiens et américains ont pris diverses mesures pour collaborer les uns avec les autres ainsi qu’avec le gouvernement, les compagnies aériennes et les parties prenantes de l’industrie, dans le but de déterminer les meilleures procédures à suivre pour freiner la propagation de la COVID-19.

 

Une telle collaboration n’a rien de nouveau. Nos aéroports, compagnies aériennes et gouvernements font équipe depuis des décennies afin d’améliorer continuellement le déplacement transfrontalier des voyageurs et des biens, tout en assurant la sûreté, la sécurité et la santé de toute personne qui se retrouve dans la bulle du transport aérien. Or, la situation actuelle s’avère une fois de plus une occasion d’unir nos efforts et de démontrer au reste de la planète comment deux pays peuvent parvenir à rouvrir leurs frontières pour permettre les voyages internationaux de façon sécuritaire.

 

Ce ne serait pas la première fois. Au fil des ans, la frontière canado-américaine a évolué afin de s’adapter aux nombreuses menaces externes et aux changements dans les habitudes de voyage, et ce, tout en maintenant son intégrité. Par exemple, la mise en place d’un processus de prédédouanement afin d’accélérer l’accès aux États-Unis des passagers en provenance du Canada est venue changer la donne, devenant du même coup un modèle qui s’est étendu partout au monde. Or, avec la reprise des voyages internationaux, notre partenariat pourra s’avérer à nouveau un exemple probant de leadership efficace dans la promotion d’un secteur des voyages qui prône la santé et la sécurité, notamment grâce aux technologies sans contact et aux données biométriques.

 

Certes, nous demeurons confrontés à d’immenses défis. Le plus important reste sans doute la nécessité d’assurer la viabilité économique de l’industrie aéroportuaire, tout en adoptant des mesures proactives pour promouvoir le transport aérien comme étant un environnement sécuritaire pour la santé. Malheureusement, on constate une grande disparité dans la façon dont les deux pays appuient ce secteur.

 

De façon générale, les aéroports tant au Canada qu’aux États-Unis sont financés par les utilisateurs, et non par les impôts des contribuables. D’ailleurs, au Canada, les aéroports sont eux-mêmes des contribuables. En effet, vingt et un aéroports privés au pays versent annuellement des loyers fonciers au gouvernement fédéral, une somme qui totalise 6,5 milliards CAD depuis 1992. Or, au début de la pandémie, le transport aérien a connu une baisse de 95 pour cent de son activité. En 2019, plus de 32,6 millions de passagers ont voyagé par avion entre le Canada et les États-Unis. En 2020, ce nombre avait chuté à 7,1 millions, conséquence de la pandémie et de la fermeture des frontières en mars.

 

Cette fermeture n’affecte pas que les aéroports et les compagnies aériennes. Son impact négatif est également ressenti du côté des entreprises qui exercent leurs activités dans les aéroports, de celles qui dépendent des aéroports pour mener leurs activités commerciales, et de celles issues des secteurs du tourisme et de l’hôtellerie. Les impacts financiers et sociétaux d’une fermeture prolongée des frontières ne feront que s’aggraver si l’on ne parvient pas à élaborer un plan de réouverture qui puisse assurer la santé, la sûreté et la sécurité du public. Il importe donc pour les entreprises affectées de se joindre à nous dans nos efforts afin d’exhorter le gouvernement du Canada et celui des États-Unis, de même que leurs parties prenantes, à planifier la réouverture des frontières.

 

La baisse considérable et soutenue du nombre de passagers – qui atteint toujours 95 pour cent au Canada – est venue décimer la situation financière des aéroports. Nous prévoyons que d’ici 2021, les pertes de revenus des aéroports américains atteindront plus de 40 milliards $, et plus de 5,5 milliards $ pour les aéroports du Canada. Ces montants ne feront qu’augmenter si les restrictions dues à la pandémie se prolongent au-delà de cette année.

 

Au cours de la dernière année, le gouvernement américain a accordé une aide financière d’urgence de 20 milliards $ aux aéroports du pays. Ces derniers sont certes reconnaissants pour un tel soutien de la part de leur gouvernement, car cela leur a permis de demeurer en activité durant la crise.

 

Au Canada, les aéroports sont aussi demeurés ouverts et en activité. Toutefois, le soutien financier du gouvernement s’est avéré insuffisant, ce qui les a obligés à se tourner vers un endettement supplémentaire qui atteindra 2,8 milliards $ d’ici la fin de 2021. Le gouvernement fédéral affirme qu’il a soutenu le secteur de l’aviation en accordant une subvention salariale de 1,4 milliard CAD en 2020. Or, les aéroports du Canada n’ont eu droit qu’à une fraction de ce montant, soit 139 millions $ en subvention salariale et 137 millions $ en exonération de loyer foncier. Le dévoilement de l’Initiative du transport aérien régional, qui inclut une somme pouvant atteindre 206 millions $ à être partagée par les aéroports et les compagnies aériennes pour soutenir les liaisons aériennes régionales, de même qu’un soutien de la part de certains gouvernements provinciaux, s’avèrent certes utiles. Toutefois, sans un soutien financier plus significatif accordé aux aéroports du Canada et un plan de relance post-pandémie, la situation demeurera extrêmement précaire.

 

Lorsque les frontières rouvriront et que les voyages internationaux reprendront, tout le travail et toute cette collaboration entre les divers intervenants auront été inutiles si les aéroports ne sont pas dans une situation financière solide. Les aéroports sont d’importants moteurs économiques pour les communautés locales. Ils relient ces communautés au reste de la planète. Sans un soutien significatif accordé aux aéroports durant cette crise qui perdure, des régions entières pourraient voir disparaître leur compétitivité sur le marché mondial.

 

Ce n’est pas la première fois qu’une crise est venue compromettre l’accès à nos frontières. Or, nous sommes toujours parvenus à nous en remettre, et ce sera à nouveau le cas cette fois. Nous continuerons à collaborer avec notre industrie et nos partenaires du gouvernement, afin de rétablir la circulation des gens et les échanges commerciaux entre nos deux pays lorsque la pandémie sera derrière nous. Agissons dès maintenant afin d’être fins prêts lorsque le temps sera venu de mettre en œuvre un plan pour la réouverture des frontières.

 

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À propos du Conseil des aéroports du Canada

Le Conseil des aéroports du Canada (CAC), une division de l’Airports Council International-North America (ACI-NA), est le porte-parole des aéroports du Canada. Ses 53 membres représentent plus de 100 aéroports, dont tous les aéroports privés du Réseau national des aéroports (NAS) et de nombreux aéroports municipaux du Canada.

Avant la pandémie, les aéroports du Canada soutenaient près de 200 000 emplois, générant 13 milliards de dollars de salaires et 7 milliards de dollars d’impôts aux gouvernements municipal, provincial et fédéral.Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :

Debra Ward
Conseil des aéroports du Canada
613 274 0691 ou 613 850 9118
debra.ward@cacairports.ca