Par Joyce Carter présidente du Conseil des aéroports du Canada et présidente et chef de la direction de l’Administration de l’aéroport international d’Halifax (HIAA)
En tant que partenaires de leur communauté, les aéroports du Canada se trouvent sur la ligne de front du combat contre la COVID-19. Nos équipes collaborent avec les compagnies aériennes et les agences gouvernementales afin de gérer la crise de santé et la frontière canadienne, et ainsi d’être en mesure de rapatrier nos citoyens chez nous tout en multipliant les mesures visant à freiner la propagation du virus. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers nos travailleurs et nos collègues pour leur dévouement afin d’assurer la sécurité de nos voyageurs.
Suite à la chute soudaine du volume de passagers et des revenus, les aéroports du Canada, tout comme les compagnies aériennes, sont confrontés à la dure réalité d’un manque à gagner immédiat et considérable en termes de flux de trésorerie. Or, malgré un tel impact financier certes catastrophique, nos aéroports doivent continuer à payer des frais fixes, afin de pouvoir poursuivre leurs activités de façon sécuritaire et de faciliter le déplacement des Canadiens. D’ailleurs, l’ajout de protocoles visant à contrôler la propagation de la COVID-19 s’est traduit par des coûts additionnels.
Malgré la diminution du trafic de passagers, il demeure essentiel d’assurer le transport aérien aux fins d’affaires et d’échanges commerciaux, et ce, tant au niveau national qu’international. Nous constatons déjà que les compagnies aériennes effectuent progressivement une transition des vols pour passagers vers le transport de marchandises, dont certaines, comme l’équipement médical, doivent être livrées rapidement. Nous anticipons qu’une telle tendance va se poursuivre, et que les entreprises et les consommateurs en viendront à dépendre de plus en plus des services de transport aérien, et ce, non seulement dans les principaux centres urbains, mais dans pratiquement toutes les communautés du pays.
Les aéroports jouent un rôle essentiel dans la vie des Canadiens. Ce sont d’importants moteurs économiques qui génèrent quelque 194 000 emplois directs et environ 7 milliards $ en taxes versées aux gouvernements, tant au niveau fédéral que provincial et municipal. Nos aéroports favorisent également les investissements étrangers directs et le commerce international, en plus de soutenir le secteur touristique canadien, dont les retombées économiques atteignent les 90 milliards $. Le tourisme emploie également 1,7 million de Canadiens.
Avec l’appui d’un nombre croissant de communautés et de regroupements d’affaires canadiens, les aéroports du Canada demandent au gouvernement fédéral d’intervenir immédiatement afin d’assurer la viabilité de nos aéroports, notamment en :
- Allégeant les loyers des aéroports pour une période d’au moins un an;
- Octroyant un financement afin de compenser la baisse des flux de trésorerie;
- Soutenant, une fois la crise derrière nous, le rôle des aéroports dans les efforts pour remettre le secteur du tourisme et des voyages sur pied.
Nous apprécions certes les efforts remarquables déployés par le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux, afin de gérer la pandémie mondiale de façon prompte et proactive. Nous sommes certes sur la bonne voie; toutefois, par souci pour les voyageurs, les communautés et l’économie, le gouvernement se doit d’agir rapidement et de mettre en place des mesures économiques visant à assurer la viabilité à long terme des aéroports du Canada.