OTTAWA, Ont. 24 novembre 2020. Confrontés à un volume de passagers qui demeure à un creux historique et au maintien, dans un avenir prévisible, des restrictions imposées aux voyages, les aéroports du Canada ont réitéré auprès du gouvernement fédéral l’urgence d’un soutien financier immédiat.
En octobre 2020, le volume de passagers était de 85,5 pour cent inférieur à celui du même mois l’année précédente. Plus précisément, on observe une baisse de 79,2 pour cent au niveau des vols intérieurs, de 95,9 pour cent en ce qui a trait aux voyageurs américains et de 91,3 pour cent pour les vols internationaux. Il s’agit d’une tendance qui se maintient depuis huit mois maintenant. Depuis avril, le volume de passagers est en baisse de 90 pour cent comparativement à la même période l’an dernier.
Contrairement à plusieurs autres pays, la majorité des aéroports canadiens ne sont pas subventionnés par le gouvernement. Ils dépendent donc des revenus générés par le transport aérien pour passagers. L’ensemble des services offerts, dont la facilitation des passagers, l’exploitation et les services d’urgence tels que la lutte contre les incendies et l’aide humanitaire, est payé par les utilisateurs. Or, privé de ces utilisateurs et donc de revenus, le système s’est effondré.
« Honnêtement, les données ont de quoi effrayer, a dit Daniel-Robert Gooch, président du Conseil des aéroports du Canada. Notre meilleur mois – et c’est très peu dire – fut septembre, alors que la baisse du volume de passagers n’atteignait ’’que’’ 85,2 pour cent. »
Malgré les déclarations publiques du gouvernement sur l’importance du secteur du transport aérien pour les Canadiens, sa seule intervention directe pour aider les aéroports à ce jour s’est limitée à un certain soutien sous forme de subvention salariale et à l’annulation, jusqu’à la fin de 2020, des loyers fonciers imposés à 22 aéroports. Si ces mesures ont certes apporté un certain soulagement, ils ne suffisent pas à résoudre un problème d’une telle envergure. L’engagement du gouvernement, lors du discours du Trône, de soutenir les liaisons régionales ainsi que le tourisme s’est avéré encourageant, tout comme la déclaration subséquente du ministre des Transports Marc Garneau quant à la mise sur pied d’un programme d’aide sectoriel.
Si nous sommes certes heureux de constater que le gouvernement entend agir, aucun calendrier pour l’amorce de discussions n’a été établi à ce jour, et les aéroports sont à court d’options.
« La santé et la sécurité des passagers et des employés demeurent notre principale priorité, et ce, sans exception ni compromis, a insisté Gooch. Aussi, en dépit de leurs difficultés financières, les aéroports maintiennent leurs opérations, leurs services d’urgence et l’application des protocoles de santé et de sécurité, et ce, malgré l’absence de passagers et l’annulation progressive d’importantes liaisons régionales. Si le gouvernement n’intervient pas dès maintenant afin de soutenir ces actifs nationaux, les conséquences pourraient être graves, non seulement pour les passagers, mais également pour les communautés. »
Le secteur du transport aérien est essentiel à l’économie d’un pays, chose que les gouvernements d’autres pays ont reconnue en octroyant une aide financière de 150 milliards de dollars au total à leurs aéroports et compagnies aériennes. Or, le fait que le Canada prenne autant de temps à agir ne fait qu’accroître le risque que notre secteur, lorsque les restrictions face à la COVID-19 seront assouplies, prenne trop de temps à se remettre sur pied.
« Nous sommes reconnaissants pour tout ce que le gouvernement a accompli afin de protéger les Canadiens et nos entreprises, et sommes certes conscients de l’incroyable pression que la situation actuelle a pu occasionner, a dit Gooch. Il demeure que, outre la Subvention salariale d’urgence du Canada, les autres programmes d’aide du gouvernement fédéral ne profitent pas aux aéroports. Sans une intervention additionnelle, les impacts de la pandémie se feront sentir pendant très longtemps. Notre secteur évolue dans un environnement fort concurrentiel et ne dispose que de très peu d’options pour éviter de devoir faire des choix difficiles qui affecteront les services offerts par les aéroports, limiteront l’accès aux régions et nuiront au tourisme et aux échanges commerciaux. »
Le Conseil des aéroports du Canada demande au gouvernement d’intervenir en :
- Mettant en place, dans les aéroports, un programme national cohérent et harmonisé au niveau mondial, afin de réduire ou d’éliminer la période de quarantaine imposée et rétablir la confiance des consommateurs envers le transport aérien.
- Prolongeant un moratoire de plusieurs années sur les loyers accordé aux huit aéroports privés les plus fréquentés, et ce, jusqu’à une reprise des activités.
- Éliminant les loyers imposés à 14 petits aéroports n’ayant jamais pu générer plus de 15 millions $ en revenus pour le gouvernement.
- Accordant des prêts sans intérêts ou un soutien opérationnel direct aux aéroports.
- Haussant à 95 millions $ annuellement le financement du Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires (PAIA) accordé aux tout petits aéroports, et ce, pour une durée d’au moins cinq ans.
- Créant une nouvelle source de financement destinée aux aéroports n’étant pas admissibles au PAIA, afin de maintenir des infrastructures sécuritaires, de payer les coûts d’adaptation à la COVID-19 et d’adhérer à de nouvelles règles fédérales dont les coûts prévus surpasseront les 350 millions $.
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À propos du Conseil des aéroports du Canada
Le Conseil des aéroports du Canada (CAC), une division de l’Airports Council International-North America (ACI-NA), est le porte-parole des aéroports du Canada. Ses 53 membres représentent plus de 100 aéroports, dont tous les aéroports privés du Réseau national des aéroports (NAS) et de nombreux aéroports municipaux du Canada.
Avant la pandémie, les aéroports du Canada soutenaient près de 200 000 emplois, générant 13 milliards de dollars de salaires et 7 milliards de dollars d’impôts aux gouvernements municipal, provincial et fédéral. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec:
Debra Ward
Conseil des aéroports du Canada
613 274 0691 ou 613 850 9118
debra.ward@cacairports.ca