Par RJ Steenstra, président-directeur général de l’aéroport international de Fort McMurray et vice-président du conseil du CAC.
Les aéroports partout au Canada demeurent résolus à soutenir leurs communautés en réaction à la COVID-19. Oeuvrant de façon collaborative en tant que réseau de transport collectif, les principaux aéroports, autant que leurs équivalents régionaux, participent au rapatriement des Canadiens, en plus d’assurer aux communautés partout au pays un accès à des fournitures médicales essentielles, des équipements et même des denrées alimentaires.
Nos aéroports font partie intégrante des infrastructures primordiales au Canada. Ils bénéficient de toute la préparation et la formation nécessaires pour gérer les bouleversements comme celui que nous vivons actuellement. Les aéroports sont des infrastructures essentielles et, de ce fait, ils ont un mandat fédéral et une responsabilité sociale d’être prêts à réagir lors de situations urgentes telles que les désastres naturels, les cyberattaques et les pandémies mondiales.
Lorsqu’une crise survient, les aéroports du Canada jouent un rôle crucial au niveau des interventions d’urgence. Ils collaborent avec les gouvernements ainsi que les agences de santé et de services sociaux afin de gérer et stabiliser la situation. Nombre d’exemples démontrent concrètement le rôle que jouent les aéroports de toute envergure lorsque vient le temps d’intervenir en temps de crise. Il suffit entre autres de penser aux attaques terroristes du 11 septembre 2001, alors que les États-Unis ont fermé leur espace aérien et que des centaines de vols – et des milliers de passagers – ont ainsi été détournés vers des aéroports canadiens.
Un autre exemple éloquent implique l’aéroport international de Fort McMurray (YMM), lors des incendies de forêt de Horse River en 2016. En mai de cette année-là, YMM a collaboré avec nos partenaires de la communauté afin d’offrir un transport aérien essentiel aux interventions d’urgence, alors que 88 000 résidents ont dû être évacués de la municipalité régionale de Wood Buffalo, située dans le nord-est de l’Alberta.
Au moment où YMM participait aux efforts pour évacuer la population et lutter contre les incendies, l’aéroport international d’Edmonton (EIA), soit la plateforme aéroportuaire la plus près d’YMM, a accueilli les travailleurs, individus, familles et animaux domestiques transportés par avion. Alors que les incendies ont fait rage durant des semaines autour de la zone urbaine, YMM a maintenu ses efforts afin de faciliter les services essentiels de transport aérien pour les avions bombardiers d’eau, l’armée et Alberta Forestry.
Quelque 39 jours plus tard, lorsqu’il fut déclaré sécuritaire de retourner chez soi, EIA, de concert avec l’aéroport international de Calgary, Toronto Pearson et l’aéroport international de Vancouver, a facilité le retour à la maison de milliers de résidents.
Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans une situation similaire, alors que nous faisons équipe pour faciliter le retour en toute sécurité de milliers de gens dans leur communauté au Canada comme à l’étranger. Nous avons appris beaucoup de choses lors des incendies de forêt. Or, l’une de ces leçons s’avère particulièrement pertinente dans le contexte actuel : la meilleure façon d’aider une communauté à se remettre sur pied suite à une crise est de prévoir un tel rétablissement avant même que la crise ne s’estompe.
Si notre priorité demeure d’assurer la santé et le bien-être de nos passagers, du personnel des aérogares et des employés, nous avons tout de même un œil tourné vers l’avenir. Le comportement et les attentes des voyageurs évoluent constamment. Une fois la COVID-19 derrière nous, il faudra sans doute anticiper une accélération des efforts de l’industrie afin d’améliorer l’efficacité du contrôle des passagers, de la gestion des aéroports et du délai de réponse des aéronefs – ce qui aura pour effet de générer un impact positif pour la clientèle tout en engendrant des économies.
Si l’on s’attend à une réduction de plus de 75 pour cent du volume de passagers entre mars et juin 2020, ainsi qu’à des pertes de revenus pouvant surpasser les 2,2 milliards $ cette année, les aéroports du Canada doivent étudier toutes les options qui s’offrent à eux afin d’assurer leur viabilité financière à long terme.
Le Canada aura plus que jamais besoin de ses aéroports, les plaques tournantes internationales comme les aéroports régionaux, s’il souhaite se remettre de la pandémie de la COVID-19. En tant que moteurs de développement économique, nos aéroports seront à nouveau essentiels pour favoriser le développement et le maintien de communautés prospères, sécuritaires et durables – tous des éléments importants dans la remise sur pied de l’économie canadienne pour les mois et les années à venir.
Lorsque nous passerons d’un mode réaction à un mode rétablissement, les entreprises canadiennes miseront sur les aéroports pour rétablir les liens avec leurs marchés nationaux et mondiaux. Les citoyens canadiens se tourneront vers le transport aérien pour solidifier leurs propres liens avec leurs familles et leurs amis. Et nos communautés dépendront à nouveau de nous pour intervenir auprès d’eux lors de situations d’urgence et de périodes d’incertitude.
Et lorsque nous aurons surmonté cette épreuve, tous les aéroports du Canada seront prêts.